La renaissance des roadsters, il y a 30 ans déjà !
Ludique et orienté vers le plaisir de conduire, le roadster est un type de carrosserie ouverte à deux places qui caractérise des modèles plutôt sportifs. Dès les années 1920, ce genre d’automobiles se retrouve chez de nombreux constructeurs. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les marques anglaises font du roadster leur spécialité pour développer les exportations vers le marché américain. Ainsi, on voit apparaître la MG TC en 1945, dérivée des TA et TB des années 1930, qui cède la place en 1949 à la MG TD, à laquelle succède la MG TF en 1953, remplacée à son tour par la MGA en 1955. Au côté de MG, qui s’impose alors comme le spécialiste des roadsters, nous voyons arriver la Jaguar XK120 en 1948, positionnée plus haut en gamme, puis la Triumph TR2 en 1953.
L’Émergence de la Concurrence Internationale
Le succès de ces voitures sur le plus grand marché automobile du monde ne tarde pas à attirer la concurrence. Dès 1953, la General Motors riposte avec la Chevrolet Corvette, puis c’est au tour de Mercedes, Ford, Alfa Romeo et BMW de lancer, respectivement, en 1954, la 190 SL et la Thunderbird, puis en 1955, la Giulietta Spider et la 507. D’autres constructeurs anglais, italiens et japonais suivent le mouvement, tandis qu’on n’observe que de timides tentatives en France avec la Panhard Junior dans les années 1950 suivie de l’Alpine A108 dans les années 1960. Tous ces roadsters ne connaissent pas la même réussite. Ainsi BMW échoue en raison d’un modèle trop cher. De même, Ford décide de se retirer de ce marché en raison de volumes de vente trop faibles pour la Thunderbird qui se renouvelle sous la forme d’un coupé et d’un cabriolet 4 places pour le millésime 1958.
Au cours des années 1960, les roadsters les plus fameux sont ainsi d’origine anglaises et italiennes auxquels s’ajoutent la Chevrolet Corvette – qui existe aussi en coupé à partir de 1962 – et la Mercedes SL. Lancé en 1962, la MGB devient même le roadster le plus produit de tous les temps avec plus de 500 000 exemplaires vendus. Pourtant la machine se grippe dans les années 1970. Les ventes déclinent et les modèles ne sont plus renouvelés quand ils ne disparaissent carrément pas. Ainsi, les roadsters Chevrolet Corvette et Jaguar Type E sont retirés du catalogue en 1975 sans connaître de successeur immédiat. La MGB meurt en 1980 en même temps que la fermeture de l’usine historique de MG à Abingdon. L’Alfa Romeo Spider, dont les origines remontent à 1966, évolue de restyling en restyling, tandis que la Mercedes SL réalise une longue carrière sans changement majeur depuis 1971. Les causes de ce désamour sont en premier lieu liées aux crises économiques consécutives aux chocs pétroliers de 1973 et 1979 mais aussi à des craintes d’une future législation américaine qui interdirait les voitures découvrables et donc les roadsters.
Crise et Déclin dans les Années 1970
Pourtant il semble qu’une clientèle friande de ce type de véhicules subsiste. En 1986, General Motors réinvestit le segment des roadsters avec deux modèles haut de gamme : la Chevrolet Corvette et la Cadillac Allanté. En 1987, BMW introduit l’original Z1, tandis que Mercedes va enfin renouveler son SL en 1989. Cette année-là, l’étincelle, qui va déclencher la renaissance des roadsters au cours de la décennie 1990, apparaît en février 1989 au salon de Chicago et elle se nomme Mazda MX-5 Miata. Ce modèle signe le grand retour du roadster abordable caractérisé par sa simplicité et son agrément de conduite. Les ventes explosent et atteignent près de 100 000 MX-5 au cours de la seule année 1990. De nombreux constructeurs se réveillent alors pour occuper une part de ce marché renaissant.
General Motors et Ford sont les plus opportunistes et les premiers à réagir. Malheureusement, leurs modèles, peu séduisants et lancés en 1989, ne rencontrent qu’un succès mitigé. Ce sont les Lotus Elan – la marque anglaise étant devenue une filiale du groupe américain en 1986 – une traction avant à moteur Isuzu, et Ford Capri, aussi une traction avant, produite en Australie sur la base d’une Mazda 323 et jamais commercialisée en Europe. Par ailleurs, MG décide de relancer sa mythique MGB sous la forme d’une version remaniée à moteur V8, la RV8, qui apparaît en 1992. La marque anglaise souhaite capitaliser sur son image passée et faire patienter sa clientèle en attendant une voiture inédite. De leur côté, les allemands annoncent des prototypes de roadsters à venir : Porsche Boxster au salon de Détroit 1993, Mercedes SLK au salon de Turin 1994 et Audi TT au salon de Tokyo 1995. C’est justement au cours de cette année 1995 que de nombreux nouveaux roadsters arrivent sur le marché : nouvel Alfa Romeo Spider (remplaçant le modèle de 1966), MG F, Fiat Barchetta, Renault Sport Spider, Lotus Elise et BMW Z3. En 1996, les Mercedes SLK et Porsche Boxster de série sont lancés.
Conclusion : L’Héritage des Roadsters
Il y a donc tout juste 30 ans le marché des roadsters était en pleine effervescence. Ce renouveau durera une vingtaine d’années avant d’observer un nouveau repli et de nombreuses disparitions de modèles. Malgré cela, le japonais Mazda reste fidèle au petit roadster sympathique avec sa MX-5. Cette dernière en est à sa quatrième génération et a été produite à plus d’un million deux cent mille exemplaires, dont 44 % vendus en Amérique du Nord et 32 % en Europe. Remarquons cependant que MG a lancé le Cyberster en 2024, un séduisant roadster à moteur électrique. Serait-ce le signal de départ d’un nouvelle renaissance ? L’avenir nous le dira.
A suivre …
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